Association pour la légalisation du suicide assisté et de l'euthanasie volontaire

Communiqué du C.A. du 10 avril 2021, suite au blocage du vote de la proposition de loi Falorni

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Au lendemain du débat en séance plénière de l’Assemblée Nationale, nous ne pouvons que regretter l’attitude profondément anti-démocratique d’un noyau de députés qui visait à bloquer par tous les moyens toute évolution de la législation, sous l’influence de courants éthiques ou religieux qui cherchent à maintenir leur pression idéologique dans les milieux médicaux et dans diverses sphères du pouvoir.

Nous nous réjouissons qu’une large majorité de nos députés ait pu voter finalement le premier article de la proposition de loi Falorni, au moins pour marquer le premier pas symbolique d’une transformation législative demandant encore de nombreux travaux et débats.


Cependant, nous ne soutenons pas pour autant les aspects très restrictifs de cette proposition de loi.
Elle ne fait, à notre avis, que déplacer d’un « petit pas » supplémentaire les données d’un problème qui ne pourra trouver de solution législative stable qu’à partir de la reconnaissance explicite dans la loi, voire dans la Constitution française, de « la LIBERTÉ de chacun de disposer de sa personne, de son corps, de sa vie et donc de sa mort », comme nous l’avons rappelé dans notre dernier communiqué du 18 janvier 2021
( « Notre corps nous appartient » ).

En particulier nous ne sommes pas d’accord avec la restriction limitant les cas possibles d’exercice de la liberté de mourir aux seules personnes «  … en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, … », et nous ne sommes pas d’accord avec le principe qu’une décision légale d’aide active à mourir soit réservée à un collège de médecins. Et ceci d’autant plus qu’un grand nombre de médecins peuvent légitimement faire valoir l’idée que l’aide active à mourir ne saurait leur incomber en tant qu’obligation professionnelle.

Depuis la création de notre association, nous considérons que la décision de vivre ou de mourir ne saurait fondamentalement appartenir qu’à la personne majeure et capable concernée et que l’accès à une dose létale permettant sa propre mort volontaire ne doit être limité que par la vérification du «caractère libre, éclairé, réfléchi et explicite de sa demande » et de son information suffisante concernant les alternatives possibles à sa décision de mourir, car dans ce cas, elle est capable de comprendre l’ensemble des raisons conscientes de la décision qu’elle prend de mourir.

Il est donc parfaitement pensable sur cette base d’envisager une procédure légale d’accès en toute sécurité à une dose létale personnelle, sans que cet accès ait à être « prescrit » par un médecin.

L’association Ultime Liberté travaille actuellement sur ce sujet et est prête à collaborer en ce sens avec d’autres personnes, compétences professionnelles et mouvements de pensée en accord avec un tel objectif législatif, de façon à analyser les obstacles de toute nature qui s’y opposent et promouvoir la traduction de cet objectif en termes juridiques.

L’association est également très attentive aux évolutions législatives similaires qui sont en cours dans différents pays ou états, et notamment en Allemagne depuis février 2020, ainsi qu’en Autriche et partout où la liberté du choix de mourir commence à être considérée comme dérivant du principe juridique d’ « autonomie personnelle », lui même adossé à la Déclaration Universelle des Droits de l’ Homme de 1948. Une concertation juridique internationale est en cours de préparation, pour développer les liens entre les associations étrangères qui partagent ces mêmes objectifs.

Pour le C.A. , la présidente, Claude Hury

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