Association pour la légalisation du suicide assisté et de l'euthanasie volontaire

La pétition U L sur Change.org et les réactions suscitées

Attention :

Des divergences entre les propositions de notre Association Ultime Liberté et celles des deux autres associations actuelles qui militent également pour la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté sont clairement apparues à la suite à la fois des perquisitions du 15 octobre et de la publication de notre pétition du 26 octobre sur Change.org.
Une réaction, un peu hâtive sans doute de la direction de l’association Le Choix, avait fait publier une « Alerte » à l’encontre de notre pétition.
Cette alerte a été retirée depuis du site de cette association. Nous en prenons acte. 

Nous rappelons cependant un des aspects de cette divergence dans les finalités, dans ce qui y était affirmé alors par Le Choix :

« Notre désaccord avec Ultime Liberté est fondamental, car nous ne voulons en aucun cas d’une loi permettant à tous un accès à des produits létaux sans cause médicale réelle et sérieuse, sans espoir de guérison, ou sans état de fin de vie avéré.« 

Tous ceux donc qui croyaient en toute confiance que « Citoyens pour une mort choisie » signifiait que chaque citoyen devait pouvoir choisir le moment, les raisons et les conditions de sa mort doivent aujourd’hui  se poser la question :

Est-ce que pour Le Choix ( et de même pour l’ ADMD ),  seules les personnes atteintes de maladies graves et incurables, en grand état de souffrance et en « fin de vie avérée » doivent  avoir ce « CHOIX »  ?

Pourtant, par ailleurs, dans une tribune du 16 avril 2018 publiée dans Libération, qu’on peut encore trouver sur le site de Le Choix,
l’association considérait très clairement la proposition de Loi de Jean-Louis Touraine comme insuffisante :

« La proposition législative, déposée fin septembre (2018 ) par Jean-Louis Touraine, député du Rhône (groupe LREM), ne s’adresse qu’à des malades qui sont à l’agonie mais ne prend pas en compte tous ceux qui ne veulent pas arriver à ce stade et souhaitent mourir alors qu’ils sont en pleine conscience, au moment qu’ils auront choisi.« 

Et dans le paragraphe précédent l’argumentaire avancé :

« Or, la proposition de loi Touraine prolonge l’esprit des lois en place de 2005 à aujourd’hui, de Leonetti à Claeys-Leonetti. Elle ne comble en rien les vides laissés par les lois actuelles, voire les amplifie. Elle n’empêchera pas les passages de frontières pour trouver hors de l’Hexagone l’humanité et la dignité nécessaires à la quiétude de la mort choisie. Que manque-t-il à la France ? Certains diront que l’influence persistante du catholicisme explique les blocages politiques, d’autres, que la médecine est trop timorée. Les deux sont sans doute vraies. Mais nous n’en sommes plus là et l’heure est aux façons de surmonter ces différents blocages. Les lois ont en cela un rôle important à jouer. En matière de fin de vie, elles ont le pouvoir de calmer les tensions que leur absence provoque, en laissant le citoyen libre de penser sa mort. Car c’est bien de cela qu’il s’agit.« 
 

La question est donc de savoir aujourd’hui ce que Le Choix ( et l’ ADMD … ) veulent vraiment :
 

– Une véritable « mort choisie » , c’est à dire une mort dont la personne concernée elle-même choisit « en pleine conscience » les « critères » qui lui permettront de décider de mourir « au moment où elle l’aura choisi »

– Ou toujours seulement une « aide active à mourir » dont l’ État et/ou les médecins, ou on ne sait quels lobbies occultes au sein des « comités d’éthiques », décident en fait, en dernière instance, à la place du citoyen,
   si le moment et les conditions ou critères sont présents ou pas.

Et il est particulièrement navrant de voir ressortir par des militants supposés « pro-choix », le même genre de préjugés » concernant les « dérives » qui résulteraient de notre proposition ( « suicide des adolescents en mal d’ amour », etc.),
que dans les argumentaires des opposants dont ils ont pourtant par ailleurs montré la faiblesse …

Nous voyons aujourd’hui, dans tous les pays, y compris ceux qui ont déjà une « loi sur la fin de vie », légalisant l’ euthanasie et ou le suicide assisté, les épisodes d’un véritable « cirque » juridico-politique, avec des « petits pas » hésitants, en avant, en arrière, à coup de procédures judiciaires, de querelles entre pouvoirs locaux ou fédéraux, etc.

Même au sein des associations « pro-choix » et à l’intérieur de chaque association, ces deux tendances discutent et s’affrontent.
( Voir par exemple dans l’association Exit en Suisse )

La question est donc pour vous, citoyens français, de CHOISIR :
– entre  des propositions restrictives qui ne veulent vous permettre une « mort douce » que si vous êtes au bout du bout de vos souffrances ou maladies incurables, ou  en fonction d’autorisations légales  et de « critères » qui changent tout le temps, en fonction des forces juridico-politiques en présence …
– et notre proposition qui considère que c’est une liberté fondamentale du citoyen majeur et capable de discernement de pouvoir choisir de mourir de « mort douce » sans l’ « autorisation » de ces messieurs de la faculté ou d’une officine éthico-juridico-politique qui jugerait si vous avez assez souffert ou pas pour avoir le « droit de mourir ».


Nous voulons une grande loi qui reconnaisse à la personne et à elle seule, le droit fondamental de décider de sa propre vie et de sa propre mort.
Une loi qui permette donc la mise en place de tout un dispositif légal d’ information et de formation permettant à chaque citoyen de prendre une telle décision anticipée de façon « éclairée », mais en sachant que cette décision essentielle sera d’autant plus à respecter par tous, qu’elle aura été murement et librement pensée par la personne concernée elle-même, consciente bien sûr du caractère irréversible du passage à l’acte de sa mort volontaire.

C’est aussi la question que nous allons poser à tous nos représentants politiques et notamment à ceux qui s’apprêtent à déposer une nouvelle proposition de loi sur la « fin de vie »

A l’étranger aussi la question est posée, même dans ceux qui disposent d’une « loi sur la fin de vie » légalisant l’euthanasie ou le suicide assisté.

La France sera-t-elle encore une fois en retard d’une bataille ?

Commentaire de la pétition rédigé par Armand Stroh

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