Association pour la légalisation du suicide assisté et de l'euthanasie volontaire

Texte d’adhérents concernant le rôle et les responsabilités des médecins

( par Jacques et Marie-Laure Giber )

Sans perdre de vue l’ambition partagée de l’association Ultime Liberté
et pour contribuer à la réflexion de la commission ad hoc, voici notre
avis concernant le rôle et les responsabilités des médecins dans le
choix de notre fin de vie.

( Une note de synthèse au format pdf est également téléchargeable )

Compte tenu de notre respect pour des médecins citoyens engagés tels que
Bernard Senet, Yves De Locht ou Denis Labayle pour ne citer qu’eux, il
s’agit de bien réfléchir aux avantages/inconvénients + bénéfices/risques
d’exclure d’emblée les médecins de la réflexion sur leur place dans le
processus de choix de fin de vie jusqu’à sa réalisation complète :

  • d’abord, l’importance du combat nécessite de réunir, d’associer, de
    faire coopérer et non de diviser toutes les énergies utiles et toutes
    les parties prenantes actuelles au moins, dont les médecins et les
    personnels médicaux ou thérapeutes qui sont des citoyen.ne.s et des
    professionnel.le.s de terrain ou des étudiant.e.s ouvert.e.s sur la
    société; d’ailleurs, leur formation initiale et tout au long de leur vie
    professionnelle devrait évoluer de manière significative pour tenir
    compte des demandes répétées des citoyen.ne.s ordinaires comme nous et
    l’association UL peut y contribuer par son intention et sa pratique
  • certain.e.s sont déjà prêt.e.s puisqu’ielles ont agi ou agissent déjà,
    par conviction et/ou dévouement, plus ou moins ouvertement, et si nous
    sommes ou voulons être responsables jusqu’au bout de notre vie
    individuellement et collectivement, nous ne pouvons pas leur laisser
    former la décision, même collégiale, à notre place et en assumant nos
    propres risques, ni de répondre à une demande légitime de notre part
    dans la clandestinité, avec toutes les dérives possibles que nos
    adversaires ne manqueront pas d’attiser (abus de pouvoir//faiblesse,
    marchandisation, …)
  • inutile de se perdre en allant vers les plus farouches opposants ou en
    luttant frontalement contre une minorité ouvertement hostile, mais nous
    pouvons au moins écouter les plus favorables à notre objectif et attirer
    vers nous des sceptiques ou des indécis.e.s en leur faisant prendre
    conscience de leur rôle fondamental de conseil, préalable à celui de
    prescripteur de soins, afin d’éclairer nos choix de santé (cf prévention
  • diagnostic + traitements possibles avec bénéfices/risques énoncés
    clairement) jusqu’à la fin de vie incluse, dans un contexte de
    sur-médicalisation des humains et des non-humains, de la conception à la
    mort qui privilégie la maladie sur la santé et considère la mort comme
    un échec des médecins en France
  • dans des situations personnelles souvent complexes à plus d’un titre,
    il s’agit d’œuvrer au libre choix et à sa réalisation respectueuse au
    cours d’un processus “balisé” (cf entretiens avec interlocuteurs à
    définir) dont certaines étapes font appel à des compétences médicales
    (cf détection + anticipation des conséquences de pathologies physiques
    et/ou psychiques à terme); au passage, vous avez raison, selon nous, de
    faire appel aux “connaissances privilégiées (médecins, vétérinaires,
    infirmières, …)” qui “peuvent être utiles au plus grand nombre” dans
    la lettre d’adhésion à l’association, et restons cohérent.e.s.
  • des contrôles et des bilans sont indispensables à chaque étape (n’en
    déplaise à des “libertaires” apparents !) dont certains avis médicaux à
    préciser et selon la loi et l’usage, un médecin devra toujours constater
    un décès et en établir les causes
  • enfin, les médecins, les personnels médicaux et autres thérapeutes
    votent, comme citoyens ordinaires, comme professionnel.le.s ou comme
    député.e.s, et nous devons continuer à exprimer nos positions en
    argumentant pour les défendre et les faire partager démocratiquement.

En gardant ces considérations à l’esprit et plus largement, mais sans
être juristes, nous avons rédigé une note de synthèse sur les
motivations et orientations de la future loi souhaitée par nous deux,

dans le fil de réflexions initialisées à l’occasion des États Généraux
de la Bioéthique en 2018, lors desquels nous avions beaucoup argumenté
sur le site, en faveur du suicide assisté sans condition médicale. Nous
vous proposons cette note en pièce jointe, ainsi que nos directives
anticipées actuelles.

En complément, nous pourrions aussi explorer d’autres pistes telles que :

  • s’inspirer d’autres législations en vigueur conquises de haute lutte
    et exigeant toujours notre vigilance (cf contraception dont “pilule
    d’urgence” + IVG)
  • utiliser un argumentaire sur les fins de vie violentes à partir d’une
    “sociologie des suicides” et sur la législation des armureries ?

Bonne lecture et au plaisir de nos prochains échanges.

Bien cordialement,

Jacques et Marie-Laure Giber

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Commentaire sur “Texte d’adhérents concernant le rôle et les responsabilités des médecins”